CCTVA soutient, en association avec L’Agence de l’eau Adour-Garonne, un projet de mise en place d’un système de collecte et de traitement des boues de vidange de latrines à Tamatave, Madagascar, dans un esprit d’aide humanitaire et de transfert de connaissances.
Les latrines sont des lieux d’aisance reposant sur une fosse simple maçonnée ou non. Elles constituent la grande majorité des toilettes utilisées dans les Pays du Sud.
Simples et abordables, elles améliorent la situation sanitaire des quartiers pauvres, en milieu rural comme en milieu urbain mais génèrent une problématique technique pour l’évacuation et le traitement des produits de vidange, appelés « boues de vidange ».
Enfouies sur site ou déversées sauvagement, les boues entrainent la contamination du milieu et des nappes aquifères, exploitées très souvent pour l’alimentation en eau potable des mêmes utilisateurs.
La question des latrines ouvre celle de l’état de l’assainissement dans le monde et de ses incidences sur la disponibilité d’eau potable, les maladies liées à l’eau, la santé publique plus généralement. Quelques chiffres : 40% des habitants de la planète ne disposent pas d'un système d'assainissement des eaux usées ; cinq millions de personnes meurent chaque année dans le monde de maladies liées à la pollution de l'eau ; l'eau insalubre est la deuxième cause de mortalité infantile dans le monde, après les infections des voies respiratoires.
Situation aggravée d’année en année par la croissance démographique : les besoins en eau sont en augmentation constante (+ 64 milliards de mètres cubes entre 2007 et 2008) et la couverture en systèmes d’épuration fiables globalement stationnaire, en régression dans les pays pauvres.
L’insuffisance de l’épuration dans les pays pauvres a une cause : l’inadaptation des techniques intensives. Les stations urbaines sont souvent abandonnées après quelques années de fonctionnement car leur technologie n’est pas accessible aux opérateurs locaux.
Le traitement des boues accumulées dans les latrines ne peut pas être assuré, comme pour les matières de vidange des pays riches, sur des stations d’épuration urbaines de forte capacité, inexistantes ou inopérantes dans les pays pauvres. La filière du projet MV82 offre une alternative intéressante dans ce contexte, en raison de ses avantages avérés : rusticité, économie, simplicité de réalisation, simplicité d’exploitation (dans une moindre mesure).
Autres avantages favorisant une application dans les pays du sud :
Source de l’illustration : EAWAG
L’expérience du projet MV82 peut donc être exportée vers les pays pauvres. Une première démarche est engagée dans le cadre de la création d’une unité de traitement à Madagascar, avec le soutien de CCTVA.
Madagascar figure parmi les pays les plus en retard de l’Afrique par rapport aux Objectifs du Millénaire avec un accès à l’eau potable de 41% et à l’assainissement de 11%. A Tamatave 97% des ménages utilisent des latrines et recourent aux services de vidangeurs informels qui opèrent sans matériel et enfouissent les boues dans les cours d’habitation.
L’enfouissement des boues est particulièrement problématique à Tamatave (270.000 habitant) où les sols sablonneux renferment des nappes affleurantes qui constituent une ressource d’eau essentielle pour 60% des ménages de la ville qui utilisent des pompes à main installées dans leur cour.
CCTVA et l’Agence de l’Eau Adour-Garonne soutiennent un projet de création d’un système de collecte et de traitement des boues de vidange de latrines visant quatre objectifs :
Le procédé FPR est bien adapté à la problèmatique des pays à faible technicité.
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