Les 29 et 30avril 2015 s’est déroulée la première rencontre du projet européen ALERA destiné à mettre en lumière, via un site Internet dédié, les actions de réutilisation des eaux usées traitées à l’échelle de l’euro région Pyrénées Méditerranée. La commune de Granollers (Espagne), porteuse du projet, a organisé ces deux journées d’échanges entre les membres du groupe de travail composé de représentants de l’Université Polytechnique de Catalogne, de la municipalité de Migjorn Gran (Espagne), du bureau de conseil Ecofilae (France) et de la CCTVA. Cette rencontre a débuté par un rapide tour d’horizon des pratiques internationales en matière de réutilisation des eaux usées traitées (REUSE). L’Espagne réutilise ainsi près de 570 000 m3 d’eau chaque année contre 24 000 pour la France. Ces dernières années plusieurs projet de réutilisation d’eau ont été mis en place en Catalogne, notamment sur la commune de Granollers qui nettoie ses rues et arrose ses espaces verts publics avec les eaux usées traitées de la station d’épuration communale.
En France, la REUSE est restreinte à l’arrosage des espaces verts et à l’irrigation en milieu agricole. C’est d’ailleurs à ce titre que l’unité de traitement des matières de vidange de Nègrepelisse irrigue depuis 2014, une parcelle forestière de 3,2 hectares. Les échanges se sont poursuivis par une présentation des projets de chacun des membres, et se sont ensuite concentrés sur le contenu et la forme des informations qui seront mises en ligne. La deuxième journée d’échange a été consacrée à la visite technique de 3 installations de réutilisation des eaux usées, situées respectivement sur les communes de Sabadell, Granollers et Sant Cugat.
Les prochaines rencontres se dérouleront en Espagne, dans le courant du mois d’octobre 2015 puis en France, dans le courant du mois avril 2016.
La création d’une unité de traitement des matières de vidange dans le nord-est du département est un projet porté par le Syndicat Départemental des Déchets du Tarn et Garonne, en vue de combler le déficit d’installations et de réduire les pratiques illégales telles que le dépotage sauvage.
Ce projet a débuté en 2010 par la sélection d’un maître d’œuvre et la détermination d’une filière de traitement alternative aux procédés physico chimiques. Le choix du maître d’ouvrage s’est porté sur la technique d’épuration par filtres planté de roseaux et sur la valorisation d’une partie des eaux traitées. La sélection des entreprises a eu lieu au cours de l’été 2011
L’entreprise Epur Nature a été retenue pour son projet de traitement des matières de vidange sur deux étages de filtration. Conformément à la volonté du maitre d’ouvrage, les eaux traitées seront orientées selon la période de l’année, soit vers le système d’irrigation d’un taillis courte rotation, destiné à alimenter la chaufferie bois de la commune de Nègrepelisse (fonctionnement été), soit vers les lagunes existantes avant leur rejet dans le milieu récepteur (fonctionnement hiver).
Voir l'animation du synoptique selon les saisons
Le projet d’irrigation sera instruit en janvier 2012 par le Comité Départemental de l’Environnement et des Risques Sanitaires et Technologiques, au titre de l’arrêté du 8 janvier 1998. Le projet devrait ensuite entrer dans sa phase de réalisation au cours du premier trimestre de l’année 2012.
Le bourg de Nègrepelisse a les pieds dans l’Aveyron. Son histoire est liée à l’eau et ses habitants très impliqués dans la préservation de ce patrimoine vivant.
Le bourg de Nègrepelisse est marqué dès sa création, probablement à la période romaine, par sa relation à l’eau : « Un praesidium avait été construit sur la lisière septentrionale de l’antique forêt de Tulmon, dans la forte position qu’offre le conflent du ruisseau de Longues-Aygues et de l’Aveyron. » Le bourg est établi dans un méandre de l’Aveyron et le fleuve est un élément marquant à la fois du paysage et du patrimoine, que les habitants s’efforcent de préserver, notamment au niveau de leurs rejets d’eaux usées.
Trois étapes majeures dans cette préoccupation pour la qualité des rejets :
La plaine est drainée, dans le secteur de Nègrepelisse, par un chevelu de ruisseaux de faible étendue qui assurent l’évacuation des eaux pluviales. Les eaux usées de Nègrepelisse sont recueillies, depuis la création du lagunage en 1982 et après traitement bien entendu, par le ruisseau de Montrosies, affluent du Courounets, affluent de l’Aveyron. Elles parcourent successivement, à leur sortie de la station d’épuration :
Le Montrosies et le Courounets drainent des bassins versants peu étendus et ont des débits d’étiage faibles :
Ils sont pollués par le lessivage de terres agricoles en cultures intensives et sensibles aux pollutions supplémentaires des rejets d’eaux usées.
Les élus, les citoyens, les professionnels de l’eau l’ont compris. Ils s’efforcent depuis les années 1980 d’améliorer et de fiabiliser le traitement avant rejet.
Les performances techniques et économiques des stations d’épuration EU et MV dépendent des comportements des utilisateurs c'est-à-dire des abonnés à l’assainissement collectif et des propriétaires de fosses individuelles.
La station EU de Nègrepelisse simplifie la vie des techniciens et des élus, améliore la qualité de l’eau dans les ruisseaux, ramener le poisson dans le Courounets… pour au moins trois ou quatre et peut-être dix générations de Nègrepelissiens.
Mais elle impose aux usagers quelques règles de bonne conduite. Il faut enterrer la notion de « tout à l’égout », penser au contraire que tout ce qu’on jette dans un WC arrivera à la station d’épuration. Eviter de jeter par ex :
Proscrire les lessives contenant des phosphates. Elles polluent les cours d’eau, le filtre planté ne les élimine pas.
Une manière, pour le citoyen, de contribuer à un projet « vert », financé par sa facture d'assainissement.
Les lingettes arrivent aux postes de relevage et à la station d’épuration à peu près dans leur état initial (voir la photo). Elles s’agglutinent sur les pompes, forment des tapis continus à peu près indestructibles et posent beaucoup de problèmes aux agents d’exploitation. Jeter une lingette dans un WC, c’est compliquer gravement la vie d’un ouvrier et alourdir le coût de l’assainissement.
Les règles énoncées pour l’assainissement collectif s’appliquent également en assainissement individuel car les lingettes, torchons, plastics ne sont pas dégradés par la fosse et se retrouvent à la station MV.
Eviter absolument les déversements de peintures, solvants, hydrocarbures, pesticides… et de produits chimiques en général. Un litre de peinture au plomb ou de mazout suffit à perturber gravement le fonctionnement de la station et à polluer les boues, avec des conséquences financières très lourdes pour l’exploitant… donc pour l’usager.
Description des avantages économiques et techniques de la station d'eaux usées.
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Description des avantages économiques et techniques de la station de matières de vidange.
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